Whatever Alexa Wants

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Monday 23 November 2015

Paris je t'Aime.


Samedi matin mon réveil sonne, il est 10h du matin à Pékin. A 8000km de là, l'assaut vient de se terminer à Paris. Je consulte mon téléphone portable comme chaque matin. Mais ce matin là, ce sont 143 messages whatsapp non lus que je découvre. Le premier : "Attentat à Paris c'est horrible". Puis viennent les suivants, ceux des "filles", mes copines parisiennes qui sont de sortie comme chaque vendredi soir, je les parcours, remontant frénétiquement le fil des messages à l'affut du moindre message d'horreur.  "Je vais bien, dites moi où vous êtes?", "Je viens de me mettre à terre dans le bar", les autres annonces le nombre de mort au Bataclan. J'ouvre mon ordinateur, et fonce sur BFM, Facebook tout ce qui peut m'informer au plus vite. J'apprend que Marie, une camarade de classe a disparu avec son copain, pas de nouvelles d'eux depuis le Bataclan, Gauthier lui s'en est sorti, une balle dans le bras.  Ma famille va bien.  Je passe le restant de ma journée sur internet, en quête d'images, de videos, de nouvelles. Ma mère m'appelle : " Je suis si soulagée que tu sois à Pékin..qu'aurait pu être ton vendredi soir, les filles vont bien??".  Au contraire une seule volonté m'envahie : Je veux rentrer chez moi. Rentrer en France. Je veux voir Paris, ma ville qui souffre tant. Je veux être avec mes proches. Je suis si loin, si impuissante.  Le soir nous apprenons que Marie et Matthias sont décédés. Mon coeur qui ne s'était pas desserré depuis le matin, est transpercé.  Ces réseaux sociaux, eux qui sont les seuls liens auprès de mes amis, les sources de joie, de rire, d'échange quotidien, sont depuis les évènements un fil d'actualité continu de tristesse et de rage. Je tombe sur Facebook sur cette photo du bataclan, après la fusillade, s'en est trop. 
Lundi 19h, à l'Ambassade de France, la communauté française s'est retrouvée, unie, pour cette minute de silence. J'ai serré fort la rose blanche que j'avais entre mes mains. Cette rose, que j'aurais tant voulu déposer, pour Marie, pour les victimes à Paris. 
Je suis toujours autant devant les informations, en attente des mesures prises par notre gouvernement. Mais ce que je veux surtout dire à cet Etat islamique ou Daech, c'est que je suis fière d'être française, fière de ces pompiers, policiers, médecins, volontaires, de ceux qui ont ouvert leur porte, de ceux qui défendent notre pays de toutes les manières qu'ils soient. Je ne sais pas quand mon coeur se desserrera mais je sais que ce soir mes copines vont prendre un verre, je suis fière d'elles, mais que je ne serai pas là. 

- Pékin 19 Novembre 2015


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